Personal Space #1 : Reading challenge

Cette année je me suis décidé à réduire drastiquement mon temps d’écran. C’est déjà une bien belle résolution en soit me direz-vous. Mais qu’est ce que j’allais bien pouvoir faire de toutes ces minutes d’attention économisées ?  « New year, new me » comme dit l’adage, mais ça peut être aussi « old me » quand on a perdu une bonne habitude. C’est en suivant cette logique implacable que j’ai pris la décision de me remettre sérieusement à la lecture. Reprendre en main ma réputation de « Bookworm » que je me traînais quelques années en arrière lorsque j’engloutissais des pavés de romans jeunesse à tire-larigot (au point de rationner mes lectures pour que mon argent de poche mensuel suive le rythme).

Peu de temps auparavant, j’avais lu un article sur Medium intitulé « The Simple truth behind reading 200 books a year » .
Dans ce dernier, l’auteur explique comment en modifiant ses habitudes, il a réussi à lire plus de 200 livres par an, et cela depuis 2 ans, que ce soit en diminuant son temps passé sur les réseaux sociaux ou en multipliant les medium (livre papier, téléphone/liseuse, audiobook). « All of you can do it, but I guarantee not many of you will…”. On verra bien.

Au fil des mois, je changeais mes habitudes et pris quelques libertés. J’ai dépoussiéré ma PAL (pile à lire en langage booktubeur) et l’ai mis bien en évidence sur ma table de chevet, menaçante comme Barad-dûr pour me rappeler le chemin qui me restait à accomplir. J’ai aussi bien trop dépensé dans mes librairies fétiches (Mollat et La Zone du Dehors en tête). Si j’ai résisté tant bien que mal à ne pas commander sur Amazon ( à quelques exceptions , j’ai tout de même investi dans une Kindle pour certaines lectures bien spécifiques. Et surtout je me suis inscrit sur Goodreads. Cette application (qui fonctionne comme une base de données pour tout lecteur avisé) m’a notamment permis entre autres d’avoir un suivi de mes lectures, de trouver des recommandations sur les prochaines tout en me renseignant téléphone en main dans les rayons sur un ouvrage pour ne pas me faire avoir par la couverture. Mais cette application présente aussi l’avantage d’une « feature killer« , une fonctionnalité spécifique essentielle pour ma motivation : Le Reading Challenge.

Pour me motiver à faire quelque chose, il faut souvent enrober l’activité boudée dans un joli procédé de gamification . C’est à dire rendre d’une manière ou d’une autre, l’activité ludique et gratifiante. Par exemple, lorsque j’ai décidé de me mettre sérieusement au running, découvrir l’appli Zombies,Run ! m’a littéralement fait courir certains dimanches que j’aurai passés volontiers sous la couette.

Le Reading Challenge permet de s’imposer un objectif à atteindre au cours de l’année, de quantifier les lectures et même de se comparer à ses amis ou d’autres membres de l’application.
Sachant que l’année était déjà bien entamée au moment de ma prise de conscience slash nouvelle vie littéraire, j’ai revu l’objectif un peu (beaucoup) à la baisse  avec un « challenge de lecture » de 100 livres avant la fin de l’année. Alea jacta est.

Quelques mois plus tard, nous voici arrivés en bout de course. Le temps a filé comme une voiture et ma lecture a tel été à la hauteur ?  Ce challenge fut-il une réussite ? Ai-je découvert le secret des lecteurs les plus rapides du monde ? Pas vraiment. Un semi-échec en vérité puisque j’ai tout de même réussi à lire 50 livres en l’espace de 8 mois.

Petite précision : Si la majorité des ouvrages comptabilisés sont des livres tout ce qu’il y a de plus classiques dans leurs formes (293 pages en moyenne d’après Goodreads), j’ai tout de même lu et comptabilisé pas mal de bandes dessinées/manga et autre comics (12 au total, dont les derniers tomes de Lastman, mais aussi de très bonne BD comme Tant pis pour l’amour de Sophie Lambda, Akira d’Otomo, ou encore les deux recueils de tiny & Tall par pins) mais aussi un audiobook (une première pour moi) et deux scripts (que je connaissais quasiment par coeur à savoir La Classe Américaine et la première saison de Kaamelott).

J’ai aussi pris le temps de diversifier mes lectures afin d’éviter de tomber dans un écueil de nerd qui ne lit que de la SF et de la Fantasy (ce qui constitue quand même le gros de mes lectures). Ce qui donne des « classiques » (comme Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, ou Malevil de Robert Merle), des nouvelles (Frozen Hell de John W. Campbell, la collection Forward d’Amazon avec ses nouvelles très « Black Mirror »), des récits romantiques et érotiques (avec le trio venu d’Instagram : La Prédiction/Amours Solitaires/ Petites Luxures), pas mal de Stephen King (parce que hein quand même, on n’a qu’une vie pour lire tout King), des récits historiques (Les 7 tomes des Rois Maudits, L’arme à l’oeil de Ken Follett) , des oeuvres dites populaires (comme La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker qui traînait depuis un moment sur ma table de chevet), des livres que l’on m’a offerts ou conseillés et que je n’aurai pas forcément choisi dans un rayon (Mon chien Stupide de John Fante, Réparer les vivants de Maylis de Kerangal) ou encore des livres que j’avais boudé en licence mais qu’il fallait quand même que j’y passe un jour (comme Les Nouveaux Chiens de Garde)

Bref, même si je n’ai pas réussi mon challenge, cette année ne fut en rien un échec, bien au contraire. J’ai enfin repris goût à la lecture, j’ai enfin recommencé à ressentir cette sensation d’enrichissement de chaque instant à chaque histoire assimilée et surtout à ce plaisir de tourner la dernière page, qu’elle soit en papier ou en numérique et de se dire qu’on ne sera jamais plus le même après cette lecture.

Je ne peux pas finir ce post sans vous donner mes grosses recommandations, ces livres qui ne datent pas forcément de 2019 (aucun d’ailleurs ¯\_(ツ)_/¯ ) mais qui ont marqué mon année sûrement et ma vie indéniablement.

La Horde du Contrevent d’Alain Damasio. Érigé depuis à mon panthéon personnel. Plus qu’un simple bouquin, une expérience de lecture et une véritable odyssée existentielle.

Malevil de Robert Merle. Le post-apo dans le terroir français et qui plus est dans le Périgord. C’est un grand oui. Un récit humain et touchant.

Les Rois maudits de Maurice Druon. Les 7 tomes évidemment, mais surtout le tome 4 La Loi des mâles qui est le plus intrigant, dans les deux sens du terme. Une incroyable épopée historique. George R Martin peut aller se rhabiller… et finir son bouquin.

L’ombre du pouvoir & la série Le Bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti. Une très bonne série de Fantasy historique où l’Histoire de France se mêle aux créatures fantastiques, le tout partagé entre deux époques.

L’homme qui mit fin à l’Histoire de Ken Liu. Très court (trop ?), mais un bon récit et une réflexion très importante et juste sur la manière de raconter l’Histoire.

De bons présages de Neil Gaiman et Terry Pratchett. Non je vous vois, ne trichez pas en allant voir la série Amazon, et lisez le bouquin, vraiment. Une bonne alchimie entre l’imagination de Gaiman et le génie tordu de Pratchett.

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